Tous les voyants sont au vert (moyennant quelques précautions), les jeunes (ou moins jeunes) diplômés ont toutes les raisons de croire en l’avenir et l’installation. Explications.
Est-ce le bon moment, en 2025, pour s’installer ?
Oui ! Personne ne vous dira jamais l’inverse. Non par complaisance, mais parce que l’acquisition d’une officine a été de tous temps un excellent investissement sur le plan patrimonial lorsqu’elle est bien gérée. Si la valeur du fonds de commerce se maintient et que le titulaire est rémunéré normalement pour son travail, le rendement des capitaux investis est de l’ordre de 13 à 15 % en moyenne sur 10 ans. L’essentiel pour un primoaccédant est de comprendre qu’il ne faut pas attendre pour s’installer car le temps est plus précieux que l’argent.
Un contexte favorable à l’installation
La nouvelle configuration du marché de la transaction d’officines offre des points d’entrée intéressants. En 2024, avec la fin de l’ère prolifique des activités liées au Covid-19, les prix des officines se sont ajustés à la baisse, évitant aux banques de demander des apports personnels plus importants aux acquéreurs.
Contrairement à l’an passé, les hypothèses pour 2025 sont assez lisibles sur le plan économique. L’érosion du taux de marge global et de la rentabilité, sous l’effet de l’augmentation des charges et de l’envolée des médicaments chers, est une évolution a priori structurelle en l’absence de revalorisation des tranches de la MDL ou des honoraires. Certes, il est légitime que les candidats à l’installation s’interrogent sur cette tendance et l’intègrent correctement dans leurs analyses et négociations avec les vendeurs. Il faudra des arguments locaux et spécifiques pour justifier dans les prévisionnels d’exploitation des augmentations de rentabilité.
D’ici quelques mois, la valorisation des fonds reposera sur les bilans de 2024. Les indicateurs économiques laissent augurer une poursuite du cycle baissier de la valeur des fonds.
Conjuguée à des conditions de crédit qui redeviennent bon marché (taux autour de 3%), la baisse des prix remet l’acquisition d’un fonds de commerce de pharmacie ou de parts sociales au rang des investissements à étudier.
Le marché restera dynamique en 2025
Les fondamentaux de l’officine restent solides, permettant ainsi de conserver la confiance des banques. L’officine de proximité tient plus que jamais une place essentielle dans l’offre de santé locale tandis que les nouvelles missions sont prometteuses d’un complément d’activité et de marge.
Demeurant la principale cause de transmission, le nombre des départs en retraite devrait s’accroître dans les 5 années à venir, offrant de nouvelles opportunités d’installation. Autant de raisons qui soutiennent le dynamisme du marché.
Un environnement législatif favorable à l’acquisition/cession de pharmacies
L’année 2025 réserve encore des opportunités fiscales à saisir, dont certaines s’éteindront le 31 décembre prochain telles que l’amortissement du fonds commercial, un avantage fiscal temporaire accordé lorsque le fonds est acquis du 01.01.2022 au 31.12.2025. Amortir comptablement et fiscalement le fonds pendant 10 ans se traduit pour les acquéreurs par moins d’impôt, plus de trésorerie et une capacité d’autofinancement améliorée…
L’abattement fixe de 500 000 € mis en place pour les plus-values de cessions de titres à l’IS réalisées par les dirigeants partant à la retraite a expiré fin 2024 mais doit être normalement reconduit dans la future loi de finances pour 2025.
Depuis le 1er juillet 2024 (et jusqu’au 31 décembre 2029), un nouveau dispositif d’exonération, zones France ruralités revitalisation (ZFRR), a succédé au dispositif des zones de revitalisation rurale (ZRR), avec le même volet d’avantages fiscaux et sociaux lors de la création ou de la reprise d’une officine dans ces zones.
Le regain de l’association
L’appropriation des nouvelles missions met en lumière un nouveau critère d’analyse dans les projets d’installation : l’effectif de la pharmacie. C’est devenu un point de polarisation des acquéreurs qui craignent, en faisant l’acquisition d’une pharmacie en manque de personnel, de ne pas trouver les collaborateurs dont ils auraient besoin. L’association (exploitation à plusieurs) est une solution qui revient en force face à l’absence ou le défaut de personnel dans les zones où il est difficile de recruter.
De même, l’association intergénérationnelle d’un titulaire avec un adjoint de qualité qui deviendra, à terme, son successeur, est aussi une solution intéressante pour les titulaires seniors confrontés à des difficultés de transmission.
Enfin, le parrainage en faisant entrer au capital de sa société un associé investisseur présente bien des avantages : pas de risque de surendettement du primoaccédant lié au cumul des emprunts et à un recours exagéré au booster d’apport, crédibilisation renforcée du dossier d’acquisition auprès de la banque, bénéfice pour le jeune de l’expérience de son associé et de son réseau de partenaires habituels, etc.